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Fonds obligataire ouvert vs. fonds obligataire daté : quel choix pour un trésorier ?

avril 2025
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Auguste Grignon Dumoulin
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Ouvert à tous

Dans la boîte à outils du trésorier pour placer sa trésorerie excédentaire, on trouve des comptes à terme, des fonds monétaires, des dépôts bilanciels, du NEUCP… mais aussi des fonds obligataires. C’est pour présenter ces derniers que la commission « Placements » de l’AFTE a décidé vendredi 21 mars d’organiser une réunion. Philippe Alter, fondateur d’Investeam, et Edouard Le Pelletier, responsable commercial d’Investeam, sont intervenus pour partager leur expertise.

En préambule, il est important de rappeler que les fonds obligataires ne sont pas des produits cash equivalent, comme peuvent l’être les fonds monétaires. Ils présentent en effet un risque de taux et un risque de crédit. Ils disposent malgré tout d’une liquidité quotidienne, ce qui les rend intéressant dans le cadre d’une gestion de trésorerie.

Historiquement, les fonds obligataires présentent un rendement attractif pour un risque limité (si l’on reste sur les tranches seniors, les plus protégées en cas de faillite). Entre 1985 et 2024, la performance annualisée moyenne des fonds d’Etats investment grade était de 5% toutes échéances confondues (de 0 à 30 ans).

« Les fonds obligataires s’adressent plutôt à des trésoreries de moyen long terme », souligne Philippe Alter, qui conseille une durée d’investissement de trois années.

Fonds ouvert vs. fonds datés

On distingue deux types de fonds obligataires : les fonds ouverts et les fonds datés.

Les fonds ouverts sont des fonds classiques, dont la composition peut varier en fonction de l’environnement économique. Le gérant peut acheter et vendre des titres dans une optique de rendement ou de limitation des risques. De façon générale, il calibre plusieurs paramètres du fonds comme la sensibilité aux variations de taux (i.e. la duration), la maturité, le positionnement sur la courbe de taux mais aussi la qualité de crédit.

Les fonds datés (aussi appelés fonds à échéance) sont différents. Le gérant génère du rendement en gardant les obligations en portefeuille jusqu’à leur maturité, afin de toucher les remboursements et les coupons versés (hors cas de défaut ou de faillite). L’horizon d’investissement est connu car tous les titres ont approximativement la même échéance (par exemple 2027, 2028, 2029…), si bien qu’investir dans un fonds daté s’apparente à un investir dans une obligation. La différence étant que le fonds est investi dans plusieurs émetteurs ce qui permet de diluer le risque de crédit.

En clair, si l’on souhaite placer un capital à une échéance fixe et toucher un rendement supérieur au taux sans risque, les fonds datés sont une bonne option. En revanche, si l’on préfère rester flexible et profiter des conditions de marché, un investissement dans un fonds ouvert a plus de sens.

Hausse des taux

L’effet balançoire induit que lorsque les taux montent, la valeur des obligations diminue car de nouveaux titres sont émis à un taux plus attractif. Les investisseurs sont donc pénalisés à l’instant T.
Toutefois, la hausse des taux peut être profitable dans la durée si l’on est investi sur des maturités courtes car les remboursements et les coupons versés peuvent être réinvestis à des taux plus élevés (hors défaut ou faillite). « C’est avec le passage du temps que l'on gagne de l'argent dans l’obligataire », souligne Edouard Le Pelletier.