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Trouver un financement à son pied

juillet 2025
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AFTE
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Ouvert à tous

Recueil des synthèses des vingt sessions des Journées de l'AFTE 2024
 

Il existe quantité de financements en dehors des crédits bancaires traditionnels et des obligations émises par des entreprises de la catégorie investissement.

A Keolis, une entreprise de transport en commun très internationalisée détenue à 70 % par la SNCF, le matériel roulant est essentiellement financé grâce au leasing, dont les termes sont très lointains, le coût inférieur à un crédit classique compte tenu de la présence d’une sûreté et qui, en outre, permet de « libérer de la capacité bancaire classique », selon Julie Watremez. Les leasings sont soit standards, ce qui laisse « peu de marges de manoeuvre dans la négociation », ou, s’agissant de montants élevés, structurés via des véhicules ad hoc dotés le cas échéant de fonds propres, avec une documentation plus lourde mais demeurant « relativement simple ». Pour les infrastructures, il s’agit de financements à très long terme, non consolidés, sans recours, accordés à des sociétés ad hoc

Depuis 2021, Keolis a cherché à diversifier ses financements, quitte à les payer plus chers, avec la contrainte de ne pas pouvoir émettre d’obligations, prérogative réservée à sa maison mère. D’abord avec un Schuldschein de 100 millions d’euros en décembre 2022, dispositif dont la documentation - ici en anglais et en allemand -, qui comportait quelques clauses propres et un covenant présent dans le crédit syndiqué, est « simple ». Puis, pour « aller au bout de la logique de diversification », avec un Euro PP de taille modeste.

Comme Keolis, la nature de l’activité (transformation de la betterave, avec une forte saisonnalité) et le souhait de diversification ont amené Cristal Union à mettre en place des dispositifs spécifiques. Pour financer le besoin en fonds de roulement, la coopérative a recours à un crédit syndiqué avec des paliers de saisonnalité, qui permettent d’optimiser les frais financiers et de faire coïncider le tirage et le stock apporté en gage. Une seconde tranche, non confirmée celle-là, finance les appels de marge dans le cadre des couvertures.

S’y ajoute un programme d’affacturage, syndiqué et déconsolidant, chronophage à mettre en place mais « souple d’utilisation ensuite », et qui permet de donner un volant d’affaires supplémentaire à des banques du pool.

Les investissements industriels, eux, sont notamment financés depuis 2021 par un Euro PP adossé à des critères ESG. « Il a fallu apprendre à comprendre la logique des investisseurs institutionnels, ce qui nécessite beaucoup de temps », prévient Laure Deruelle.

Haut rendement et Term loans B

le financement bancaire ne peut suffire à Banijay, qui réalise plus de 3,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Le groupe de production et de distribution de contenus audiovisuels émet des obligations « haut rendement » sur les marchés de l’euro et du dollar. La notation (trois agences en l’occurrence) « est indispensable », explique Philippe Zhu, qui conseille de préparer scrupuleusement la documentation, « qui vous suit durant des années ». Souvent régie par le droit de l’Etat de New York, elle peut courir sur 1000 pages, comme lors d’une levée de fonds de 2 milliards d’équivalents euros réalisée à l’occasion de l’acquisition d’Endemol Shine au terme de laquelle le groupe a triplé de taille.

L’entreprise productrice de Koh-Lanta ou de la série Peaky Blinders a aussi recours aux Term loans B, marché animé par les mêmes investisseurs que ceux du high yield, mais qui se caractérise par une documentation plus légère (absence de prospectus), par des tickets possiblement moins élevés (en deçà de 300 millions d’euros), et par des taux variables qui peuvent être renégociés.
 

🎤 Ils ont pris la parole lors de cette session
  • Julie Watremez, Keolis

  • Laure Derulle, Cristal Union

  • Philippe Zhu, Banijay


🗣️ Ils ont animé les échanges
  • Agnieszka Dunoyer, Elsan

  • Philippe Berneur, Eramet