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Optimisation et numérisation de la gestion du risque de change

juillet 2025
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AFTE
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Ouvert à tous

Recueil des synthèses des vingt sessions des Journées de l'AFTE 2024
 

Conditionnée à la culture financière, au maillage géographique ou encore à l’historique en matière de croissance externe, la stratégie de gestion du risque de change peut différer fortement d’une entreprise à l’autre. On trouve en effet celles qui optent pour un modèle (plus ou moins) décentralisé, au sein duquel les filiales ont une place importante dans la déclaration de leurs expositions et dans la mise en place d’instruments de couverture, celles qui privilégient un modèle largement centralisé où la trésorerie groupe pilote l’essentiel ou la totalité du processus, et enfin celles qui empruntent aux deux approches.

Minimiser le risque d'erreur manuelle

Quelle que soit l’organisation arrêtée, la priorité des directions concernées est généralement la même dans ce domaine : c’est de numérisation des procédures qu’il s’agit. « Aujourd’hui, la question de numériser ne se pose plus, elle s’impose », insiste Valérie Ollivro, de Virbac.

En procédant de la sorte, les objectifs recherchés sont multiples. Comme le souligne d’abord Quentin Jarret, de L’Occitane, l’automatisation contribue non seulement à réduire le risque d’erreur découlant des tâches de saisie manuelle, mais aussi à améliorer la collecte d’informations logées dans une pluralité d’outils informatiques. 

Corollaire de cette transition numérique, l’intégration des données relatives aux expositions et aux produits de couverture au sein de logiciels de trésorerie et de logiciels de gestion intégrés (ERP en anglais) tend à rendre les équipes « plus sereines » dans l’accomplissement de leurs missions, fait remarquer Anne-Cécile Le Baron, de Roullier.

Même s’il convient de bien quantifier le coût et le temps nécessaire au déploiement des outils informatiques retenus, tous s’accordent sur le fait qu’une telle démarche se révèle bénéfique pour l’entreprise et pour les professionnels de la trésorerie, avec à la clé des gains d’efficacité opérationnelle manifestes. « Les équipes de trésorerie peuvent ainsi se focaliser sur des tâches plus stratégiques », apprécie également Quentin Jarret.

Toujours des opérations à la voix

En dépit des avancées d’ores et déjà réalisées, cette tendance à la numérisation de la gestion du risque de change est appelée à se poursuivre, tant une multitude de processus demeurent « artisanaux » – remontée des expositions dans des fichiers de tableur Excel par exemple – et/ou chronophages. « Parce qu’il n’était auparavant pas possible de souscrire des produits de couverture optionnels dans notre plateforme, et que je ne souhaitais pas utiliser une seconde solution en parallèle, nous continuons de traiter des opérations à la voix », illustre Valérie Ollivro. C’est pourquoi la mise en place d’outils informatiques, ou la modernisation de solutions existantes, s’inscrivent au coeur des réflexions de nombreux groupes, dont Virbac fait partie.

Dans ce cadre, l’intelligence artificielle suscite sans surprise des marques d’intérêt, comme par exemple chez Roullier, où un département travaille sur ce sujet. Mais la valeur ajoutée de cette technique dans l’univers du forex laisse certains professionnels circonspects. De fait, pour effectuer de l’analyse prédictive, l’intelligence artificielle a besoin de données abondantes, de qualité et structurées. « Or, comme nous avons un fonctionnement assez décentralisé, les nôtres ne sont pas homogènes, signale Anne-Cécile Le Baron. En outre, tout n’est pas prédictible dans notre secteur d’activité, à l’image des prix des matières premières, de la demande des agriculteurs, etc. »
 

🎤 Ils ont pris la parole lors de cette session
  • Quentin Jarret, L'Occitane

  • Anne-Cécile Le Baron, Roullier

  • Valérie Ollivro, Virbac


🗣️ Ils ont animé les échanges
  • Delphine Audouard, EY & Associés

  • Côme d'Aboville, Pilotine