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Quelles perspectives économiques et pour l'euro-dollar avec le mandat de Trump 2.0 ?

avril 2025
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Auguste Grignon Dumoulin
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Points clés à retenir :

  • Les Etats-Unis flirtent avec la stagflation et installent un climat d’incertitude ;
  • Les dépenses européennes constituent un élément rassurant ;
  • Le taux euro-dollar devrait osciller entre 1,10 et 1,15 durant l’année 2025 ;
  • Le trésorier garde pour mission d’abaisser le degré d’incertitude, ce qui peut passer par des coûts de financement plus élevés.

Dire que l’incertitude plane serait un euphémisme. Chaque jour qui passe charrie son lot d’annonces toutes plus surprenantes les unes que les autres en provenance des Etats-Unis : déclaration à l’emporte-pièce, droits de douane exubérants, menaces de limogeage du président de la Réserve fédérale… Le mandat Trump 2.0 est d’ores et déjà historique et il est probable que l’on ne soit pas au bout de nos surprises.

C’est pour dissiper un tant soit peu le brouillard que l’AFTE a tenu une réunion en avril faisant le point sur la situation macroéconomique. L’équipe de TAC ECONOMICS, composée de Sandrine Lunven, directrice générale, et Léa Dauphas, cheffe économiste, a partagé son scénario central, qui contient cinq points principaux. En voici un résumé :

  1. Stagflation

Les Etats-Unis se dirigent tout droit vers une situation mêlant une croissance plus faible et une inflation plus élevée. Le coupable est tout désigné : les droits de douane imposés par Donald Trump au reste du monde. Ils devraient ralentir l’activité économique en freinant les investissements et les dépenses, tout en se répercutant sur le consommateur final. Les expertes voient la croissance américaine diminuer d’1 % pour retomber à environ 1,5 % en 2025 ; tandis que le niveau des prix pourrait augmenter de 0,5% à 1% pour s’établir vers les 3%.

  1. Incertitude permanente

L’incertitude liée à Donald Trump ne s’arrête pas à sa politique tarifaire, d’autant que s’ouvre une phase de négociation dont personne ne connaît l’issue. La volatilité perdurera encore un moment, avec à la clé des ajustements significatifs sur toutes les classes d’actifs.

  1. La possibilité d’une récession

« Quand on conjugue dérégulation, changements de règles majeurs et volatilité permanente, c’est un scénario qu’il faut intégrer », a insisté Léa Dauphas. D’autant qu’avec la perspective d’une inflation en embuscade, la Réserve fédérale n’a pas de marge de manœuvre pour soutenir l’économie en diminuant les taux (si elle conserve évidemment son indépendance).

  1. Rebond en zone euro

Un élément positif existe cependant : le réveil de l’Union européenne. « Nous avions un scénario de croissance atone pour l’économie européenne mais l’annonce du plan allemand est un véritable game changer », poursuit la cheffe économiste de TAC ECONOMICS, qui estime les dépenses d’infrastructures et militaires à environ 120 milliards par an sur les dix prochaines années. Cela devrait insuffler un nouvel élan, bien que les effets sur le PIB ne se matérialiseront pas avant un certain temps.

  1. Des taux longs plus élevés

Aussi bien aux Etats-Unis qu’en Europe, les taux longs (on parle d’un horizon 2030 au moins) devraient réagir à la hausse. C’est le résultat de la combinaison d’investissements significatifs, d’une inflation plus élevée et d’une incertitude ambiante. La période de taux bas semble donc définitivement refermée.

 

Focus sur le taux euro-dollar

Ces tensions économiques, conjuguées aux incertitudes politiques, n’épargnent pas le marché des changes. D’un côté, la perspective d’une stagflation et d’une Réserve fédérale contrainte pourrait peser sur le billet vert. De l’autre, le regain d’activité en zone euro – dopé par le plan allemand – redonne de la vigueur à la monnaie unique.

Résultat : si l’euro s’est légèrement raffermi ces dernières semaines, la volatilité reste élevée, et le scénario central de TAC ECONOMICS table sur un taux euro-dollar entre 1,10 et 1,15 pour l’année 2025.

 

La volatilité a également des conséquences sur les financements, qui peuvent devenir plus compliqués en raison d’une certaine frilosité. La liquidité devrait rester présente, mais de façon plus sélective. Le trésorier devra donc anticiper au maximum. « Pour sécuriser sa liquidité il sera bien inspiré de se surfinancer… même si cela doit avoir un coût marginal plus élevé », a récemment conseillé Daniel Biarneix, président de l’AFTE, dans un article de l’Agefi, avant de rappeler qu’« abaisser le degré d’incertitude au sein de l’entreprise, c’est bien la mission du trésorier ».

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