Les produits structurés : une option de diversification en trésorerie
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Liquidité et sécurité sont les maître-mots pour un trésorier. Tous ses placements sont minutieusement étudiés pour comprendre le minimum de risque afin de répondre aux exigences financières de son entreprise. Mais pour le placement des excédents de trésorerie, il peut lui être demandé « d’embarquer » un surplus de risque.
Pour cela, le trésorier ne manque pas de choix : compte courant rémunéré, comptes à terme, OPCVM… les possibilités sont nombreuses et chaque produit possède ses propres caractéristiques. Le début de la baisse des taux a toutefois redonné de l'intérêt à l'un d'entre eux : il s’agit des produits structurés à capital garanti.
Pour en parler, la commission « Placements » a organisé une conférence en ligne lundi 13 janvier 2025 avec l’ambition d’éclairer les adhérents de l’AFTE sur ce type de produit. Cyril Merkel, président de la commission, et Pierre Martin, associé chez Omen Partners, ont mené la discussion.
Un produit sur-mesure…
Un produit structuré est un placement composé de différents types d’actifs, grâce auxquels on peut optimiser le couple rendement-risque total. Les produits sont émis par des banques d’investissement, généralement pour répondre aux besoins spécifiques d’un client. Les banques s’en portent garantes, ce qui implique que le risque de défaut équivaut à celui de voir la banque émettrice faire défaut.
Deux catégories de placements structurés existent : ceux à capital garanti et ceux non-garanti (i.e. capital protégé, produits de participation ou à effet de levier). La conférence étant destinée à des trésoriers d’entreprise, elle ne s’intéressait qu’aux produits à capital garanti.
Leur composition repose essentiellement sur une composante obligataire, chargée d’assurer la garantie du capital à terme. La partie restante est dite « optionnelle », c’est-à-dire qu’elle contient des sous-jacents risqués qui serviront à essayer de générer un rendement supplémentaire. On retrouve notamment des produits de taux, des indices actions, des actions uniques, des produits sur les matières premières…
« Les produits structurés permettent d’offrir des formules « sur-mesure », notamment sur le profil rendement – risque. Il faut les voir comme des Lego, des briques à manipuler dans le but d’atteindre un objectif sur un horizon de placement donné. A ce titre, nous pouvons élaborer de très nombreux types de produits en fonction des objectifs des clients », a indiqué Pierre Martin. Les tickets d’entrée pour des produits reposant sur des actions tournent autour de 250.000 euros, tandis que ceux sur des produits de taux de 500.000 euros.
Différents types de produits et leur fonctionnement ont été présentés durant la réunion de la commission « placements ». Consultez les prochains évènements pour ne rien manquer des sujets de trésorerie.
… mais qui n’est pas « cash equivalent »
Un point d’attention néanmoins, et non des moindres pour un trésorier : malgré la garantie en capital apportée par la banque, ces produits ne sont pas « cash equivalent ». Ils doivent donc composer une partie restreinte de la trésorerie d’une entreprise, si cette dernière se décide à en incorporer.
Lorsqu’elles émettent un produit, les banques s’engagent à assurer leur liquidité quotidienne par le biais d’une lettre de liquidité. Mais cela ne suffit pas à assimiler le produit à du cash car la valorisation est, quant à elle, déterminée au prix de marché.
Composés d’obligations, d’actions et autres actifs, les produits structurés sont en effet soumis aux conditions de marché. La partie obligataire réagit aux variations de taux, quand la partie optionnelle réagit de son côté aux évolutions boursières. Il en résulte que la valorisation finale peut sensiblement différer du prix initial, ce qui ne correspond pas à la définition d’un produit « cash equivalent ».
A noter que les produits à capital garanti à terme sont assurés de rembourser la mise initiale et les intérêts à l'échéance du produit (modulo l'absence de défaut de la banque émettrice).
« On recommande de placer au maximum 15 % de sa trésorerie en produits structurés. Mais avant tout, il faut bien comprendre le produit, pouvoir le décortiquer et l'expliquer à sa direction », insiste Cyril Merkel. Les produits pouvant rapidement devenir complexes, les trésoriers doivent s’assurer d’en maîtriser tous les contours avant d'investir.
D’autant que ces placements ne sont pas destinés à toutes les trésoreries. Les grands groupes, souvent soumis à plus de contraintes règlementaires, auront plus de mal à les intégrer que les petites entreprises ou de taille intermédiaire, qui s’avèrent plus flexibles. Les équipes de trésorerie en quête de diversification peuvent donc s'y intéresser, tandis que les autres doivent déterminer les raisons pour lesquelles elles n'investissent pas dedans.
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