L’AFTE rappelle les avantages et les risques liés aux stablecoins lors d’une table ronde
L’AFTE, représentée par Lionel Jouve, président de la commission « Innovations et solutions numériques », a participé mardi 4 novembre à une matinée d’échanges organisée par Stripe autour du sujet des stablecoins. Retour sur les points soulevés lors de l’évènement.
L’activité de paiement d’une entreprise est aujourd’hui confrontée à plusieurs frictions : cut-offs, coûts importants sur des routes exotiques, coûts liés à la cohabitation de systèmes différents, difficultés d’accès à certaines parties du globe…
Les stablecoins, qui circulent sur une blockchain et profitent des propriétés de la technologie, offrent des paiements moins coûteux, plus rapides et disponibles sans discontinuité. Ils peuvent constituer une réponse face aux défis évoqués.
D’autant que l’amélioration des métriques financières ne constitue pas leur seul atout. « Grâce à leur aspect programmable, les stablecoins peuvent permettre d’obtenir des données de meilleure qualité et d’améliorer des processus comme la réconciliation. L’enjeu est de transférer des informations enrichies et utilisables par les deux parties d’une opération », a souligné Lionel Jouve.
Mais des risques sont également à considérer. La stabilité des stablecoins, par exemple, est encore toute relative. Dernier exemple en date, le crypto-krach d’Halloween, qui a conduit certains stablecoins à perdre leur parité pendant un moment. Une situation dramatique si jamais un trésorier venait à devoir récupérer ses fonds lors d’un tel décrochage.
« Il ne faut pas se fier aux appellations et comprendre les sous-jacents. Par exemple, la loi américaine GENIUS impose que les stablecoins en dollars soient collatéralisés par de la dette américaine. Or, si une sortie massive des investisseurs devait arriver, qu’adviendrait-il de cette stabilité ? C’est un point à considérer dans le contexte actuel », alerte Lionel Jouve.
Le président de la commission « Innovations et solutions numériques » a toutefois appelé les trésoriers à ne pas se montrer réfractaires à l’innovation et à explorer les cas d’usage offerts par cette nouvelle technologie. D’autant que la barrière de la règlementation, qui freinait de nombreux acteurs, est tombée depuis plus d’un an maintenant en Europe et depuis bientôt six mois aux Etats-Unis.
« Il faut casser ce mythe du far-west. Les stablecoins sont des instruments qui peuvent être extrêmement contrôlables et qui sont contrôlés. Il faut maintenant utiliser la règlementation pour aller vers des usages précis », a-t-il enjoint.
L'AFTE a également publié un dossier sur les stablecoins, avec des détails sur le fonctionnement, les cas d'usage, les risques, la règlementation, le traitement comptable ou la fiscalité. Il est disponible ici.