Financement du poste fournisseur : quels sont les principaux outils ?
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Points clefs :
- Il existe plusieurs outils pour financer le poste fournisseur ou achats ;
- Ces outils peuvent aussi simplifier et améliorer l’exécution des paiements ;
- Les objectifs diffèrent : on peut sécuriser une transaction avec une lettre de crédit, améliorer la relation acheteur-fournisseur avec l’affacturage inversé ou atteindre une plus grande efficacité opérationnelle dans les paiements avec le Group Debit ;
- Certains outils, comme l’affacturage inversé, intègrent également une dimension ESG.
La commission « Financements » de l’AFTE, représentée par Philippe Berneur (Eramet) et Virginie Biau (Elis), a organisé fin novembre une réunion sur le sujet du financement des fournisseurs et du financement des stocks. Céline Richard (Santander CIB), Stéphanie Leyrit (Santander CIB), Jorge Gomez De Santiago (Santander CIB) et Nicolas Hofheinz Montauriol (Santander CIB) ont apporté leur expertise aux adhérents.
Plusieurs mécanismes de financement du poste fournisseurs ont été décrits lors de cette réunion. On retrouve la lettre de crédit, l’affacturage inversé (supply chain finance), ainsi qu’un outil appelé Group Debit chez Santander, qui permet d’améliorer et de simplifier le processus de paiement d’une entreprise.
Lettre de crédit
Il s’agit d’un document transmis dans le cadre d’une transaction internationale entre deux entreprises afin de sécuriser l’échange.
La demande d’émission est à l’initiative de l’importateur. Elle conduit sa banque à garantir le paiement de la transaction à l’exportateur, via la banque de ce dernier, dès lors qu’il remet des documents conformes. Cet engagement sécurise le paiement pour l’exportateur et permet à l’importateur de maîtriser le déroulement logistique de l’opération. C’est un outil utilisé dans le cadre de transactions de montants significatifs ou présentant un risque élevé.
« Pour l’utiliser, il faut que les banques soient à l’aise avec le risque de crédit de l’importateur et le risque de performance de l’exportateur », précise Céline Richard, executive director, head of GTB Select à Santander CIB. Le coût de la lettre de crédit et la répartition des frais bancaires dépendront de la négociation contractuelle entre l’acheteur et l’importateur.
Affacturage inversé (supply chain finance, reverse factoring…)
L’affacturage inversé est un programme mis en place par un acheteur à destination de ses fournisseurs. Il consiste à faire intervenir une société d’affacturage ou une banque, qui règlera les fournisseurs dès que les factures sont validées et se fera rembourser par l’acheteur à l’échéance habituelle. L’objectif pour l’acheteur est d’améliorer la relation avec ses fournisseurs en payant sans délai, ce qui peut permettre de négocier un rabais sur les prix d’achat.
Côté fournisseurs, l’affacturage inversé permet d’être payé plus rapidement et de profiter de conditions financières parfois plus intéressantes qu’avec l’affacturage traditionnel. « Cela vaut seulement si le risque de crédit de l’acheteur est mieux noté que celui du fournisseur », pointe cependant Stéphanie Leyrit, head of trade & working capital à Santander CIB, Paris Branch.
La différence entre l’affacturage et l’affacturage inversé est que l’affacturage est un programme mis en place à l’initiative du fournisseur, tandis que l’affacturage inversé est à l’initiative de l’acheteur. Ce dernier met en place un service d’agent de paiement avec la banque en question.
L’affacturage inversé peut aussi intégrer une dimension ESG (environnement, social, gouvernance) afin d’améliorer les émissions Scope 3 de l’acheteur. Ce dernier récompensera ses fournisseurs les plus vertueux en accordant des conditions de financement préférentielles sur la base d’un score ESG. Cela se justifie aussi par le fait que ces entreprises sont supposées être moins exposées aux aléas climatiques ou aux risques réputationnels, qui pourraient sinon se répercuter sur l’acheteur.
Group debit
Les entreprises peuvent avoir accès à un service de gestion de trésorerie visant à différer et regrouper les échéances de paiements fournisseurs et à optimiser la trésorerie de l’entreprise.
L’entreprise mandate alors la banque, qui opère comme agent de paiement et prend en charge l’exécution des ordres de paiement. La banque ne propose donc pas de financement mais un arbitrage entre le timing cash-in / cash-out.
Le regroupement des paiements des factures fournisseurs permet un gain opérationnel et peut conduire à une amélioration mécanique du BFR de l’entreprise.
La solution s’utilise dans des contextes de paiements récurrents ou ponctuels, en lien avec des factures commerciales, et s’utilise sans distinction de types de fournisseurs, de montants ou de termes de paiement associés.
Une partie concernant le financement des stocks a également été présentée durant la réunion, mais n’est pas retranscrite. A noter que Santander a récemment publié, dans l’édition de Novembre 2025 du magazine AFTE - La Lettre du Trésorier, un article sur le sujet intitulé : « Comment les financement des stocks joue un rôle clé dans le paysage macroéconomique et géopolitique actuel ». Pour ne rien manquer des sujets de trésorerie, vous pouvez vous connecter aux prochaines réunions de l’AFTE.
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