Dîner débat - Hauts-de-France

février 2025
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Auguste Grignon Dumoulin
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L’année 2024 s’est terminée sur une belle note pour la délégation Hauts-de-France. Elle a organisé jeudi 5 décembre un dîner débat au cœur d’un monument classé historique sur le thème « Fintech VS Banques : quels sont les enjeux de la maîtrise des paiements ? ».

Ferme des templiers

Le débat a pris place à la Ferme des Templiers, une ancienne ferme fortifiée du 14ème siècle à Verlinghem, près de Lille. Virginie Mélaine-Christensen, directrice générale d’Adyen France, et Marc d’Espagnon, responsable des paiements et du cash management chez BNP Paribas, ont participé aux échanges.

Le débat a commencé par une intervention de Virginie Mélaine-Christensen, qui a tenu à rappeler la complémentarité entre fintechs et banques : « nous ne considérons pas les banques comme des concurrents car nous n’avons pas le même métier. Nous avons énormément d’ingénieurs quand eux sont plus financiers. Nous sommes en contrôle de toute la chaîne de valeur dès l’instant où l’on reconnaît le paiement et ce jusqu’à l’arrivée des fonds sur le compte en banque du client. »

De son côté, BNP Paribas considère le paiement au-delà de son aspect purement transactionnel. « C’est le cœur du quotidien de notre relation avec le client. On raterait quelque chose si on ne s’occupait pas [du point d’entrée] de son chiffre d’affaires », a indiqué Marc d’Espagnon.

Selon les participants, le paiement ne se limite pas à sa fonction financière. Il est donc important de ne pas le subordonner au département de trésorerie. La réconciliation en comptabilité, les différents moyens de paiement en magasin, les développements IT sur les plateformes d’e-commerce ou encore les données utilisées en marketing sont autant d’exemples où le paiement joue un rôle.

C’est justement l’avis de la directrice générale d’Adyen France. « Le paiement n’est pas uniquement un métier de trésorerie : c’est un rôle. Il s’agit d’avoir une équipe qui fait la liaison avec les différents endroits de l’entreprise où il apporte quelque chose. Le trésorier en fait partie mais il n’est pas le seul. »

Des propos abondés par le responsable des paiements et du cash management de BNP Paribas, qui souligne néanmoins le rôle particulier du trésorier en matière d’analyse des risques. Dans le cas du scandale Wirecard par exemple, le trésorier était un des rares à pouvoir sonner l’alerte en amont avec des questions du type : l’intégralité du chiffre d’affaires passe-t-il par les mêmes tuyaux ? Sur quel type de compte est-il stocké ? Quelle société le cantonne ? « C'est assez révélateur du rôle que doit garder le trésorier », estime Marc d’Espagnon.

Enfin, la question du nombre de fournisseurs et de la souveraineté a été abordée. Marc d’Espagnon pointe des « aléas financiers et stratégiques » à travailler avec certains acteurs, américains notamment. « Ils rapatrient tout quand ils considèrent que la zone euro est à risque. Ces allers-retours doivent être gérés et la réversibilité n’est pas assurée », insiste-t-il.

Un dîner et un second débat, portant sur le futur des moyens de paiement dans 10 ans, ont suivi ces échanges. Les adhérents ont ensuite pu profiter d’un moment d’échange autour d’un cocktail.
Ferme des templiers cocktail

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