Résumé de la vidéo
L’enquête AFTE, Meti et Rexecode de juillet met en lumière une légère amélioration de la trésorerie d’exploitation des grandes entreprises et des ETI, après la dégradation marquée observée en juin. Toutefois, cette amélioration reste fragile : 25 % des entreprises estiment que leur trésorerie demeure difficile, contre une moyenne de 16 % en temps normal. Le solde d’opinions sur la trésorerie globale progresse nettement (+33 points), mais cette embellie est à relativiser, en raison d’un contexte d’exploitation encore peu favorable.
Du côté de la gestion de la trésorerie, 82 % des trésoriers constatent que leur situation a évolué conformément à leurs prévisions, en hausse de 8 points par rapport à juin. Les stratégies de placement demeurent prudentes : 36 % des liquidités sont placées sur des comptes rémunérés, 33 % sur des dépôts à vue et 16 % en OPCVM, un choix qui reflète l’incertitude et la volatilité des marchés.
Les délais de paiement continuent de susciter des inquiétudes. Le solde d’opinions sur les délais clients recule de 3 points, mais reste à des niveaux particulièrement élevés. 29 % des trésoriers signalent une hausse des retards de paiement des clients, un chiffre largement supérieur à la moyenne historique (19 %). Du côté des fournisseurs, les délais de règlement continuent de s’allonger, améliorant artificiellement le solde commercial, mais révélant une tension persistante sur la trésorerie des entreprises.
Les facteurs externes accentuent ces difficultés. La moitié des entreprises indique un impact négatif de la hausse des prix des matières premières (terres rares, cuivre, métaux précieux), contre seulement 19 % qui y voient un effet positif. Concernant le taux de change euro/dollar, seuls 37 % des trésoriers considèrent qu’il a un effet favorable, l’euro ayant dépassé 1,18 dollar, réduisant l’avantage compétitif.
L’accès au financement bancaire reste prioritaire pour 83 % des entreprises, contre 17 % qui privilégient le financement de marché. Les conditions sont jugées stables, avec 26 % estimant un accès plus facile que d’ordinaire et 13 % le trouvant difficile.
Focus du mois : l’impact de l’incertitude politique en France
L’instabilité politique demeure une préoccupation majeure. 86 % des entreprises estiment que leur trésorerie sera affectée, 76 % leurs embauches, 71 % leurs investissements et 65 % leurs conditions de financement. Si la majorité juge cet impact modéré, 16 % anticipent un effet fort sur les investissements. Seuls 14 % considèrent que la trésorerie ne sera pas touchée, un signe des tensions persistantes. Ces résultats, recueillis avant les annonces budgétaires du 15 juillet, devront être confirmés dans l’enquête de septembre.