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Pilotage et cadre de gestion du risque de matières premières

août 2025
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AFTE
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Ouvert à tous

Recueil des synthèses des vingt sessions des Journées de l'AFTE 2024
 

La volatilité des marchés de matières premières (la moyenne de cinq ans peut facilement excéder 100 %), sensiblement plus élevée que celle des marchés d’actions, et a fortiori de devises (7 % en moyenne sur cinq ans), commande d’adapter l’organisation de l’entreprise de façon à limiter les impacts financiers et à anticiper les effets sur la trésorerie.

Electricité (France) prix au comptant en 2022

Electricité (France) prix au comptant en 2022

Source : Epex

 

Coopérative spécialisée dans la transformation de la betterave, Tereos est très attentive aux marges depuis la fin des quotas de sucre. Son organisation s’est adaptée en conséquence : les équipes se sont rapprochées, un département chargé de piloter la marge brute a été mis sur pied, tandis que des indicateurs permettent de mieux identifier, entre autres, les impacts des variations de cours.

De même, à Saipol, transformateur d’oléagineux où « le risque de marché constitue le risque principal », selon Valentin Dufour, les approvisionnements sont dotés d’un cadre de gestion et d’outils ad hoc, cadre que l’on trouve aussi à Axereal (une coopérative notamment tournée vers les céréales) et qui indique notamment les limites des engagements pris sans couverture. La hausse récente de la volatilité des cours y a nécessité une approche commune des achats, de la trésorerie et du contrôle de gestion, par exemple pour évaluer les impacts des couvertures sur les montants des appels de marge, explique Thomas Kwan, qui note que « tous les risques ne pouvant être couverts », il faut procéder à des arbitrages, et prévient que si les outils adéquats sont nécessaires, ils ne remplacent pas des salariés compétents.

Diffuser la culture du risque

Pour que se diffuse efficacement une culture du risque, il faut notamment des outils de reporting efficaces (les différentes équipes doivent disposer d’informations communes), des « routines » en matière d’échanges entre les services, et de la formation, explique Valentin Dufour. Mais aussi, au-delà des outils, du cadre de gestion et des procédures, une certaine souplesse : « On doit procéder à des ajustements quotidiens », signale Thomas Kwan, pour qui il s’agit par exemple d’arbitrer entre le cash-flow, le compte de résultat à l’instant et la maîtrise des coûts. « Il n’y a pas de recette miracle », prévient le responsable du contrôle financier de la coopérative céréalière.

L’organisation, par ailleurs, n’est pas étanche aux accidents si elle ne laisse pas une place de choix à un contrôle interne rigoureux : « Bien des couacs sont le fruit d’une communication interne défectueuse », signale l’un des professionnels de la table ronde. 

Elle n’est pas d’une grande utilité, par ailleurs, sans des données de qualité, selon Yohann Ollivier, qui plaide en faveur d’une véritable « gouvernance de la donnée » permettant notamment d’identifier les meilleures sources d’information, de déterminer les fréquences les plus adaptées, de sécuriser les flux de données, et si possible de centraliser ces éléments (des outils spécifiques existent). 

Last but not least, les spécialistes de la gestion du risque attaché aux matières premières préconisent « le rattachement de la gestion des risques à la finance » ainsi que la « sensibilisation du top management » à cette question qui, insuffisamment prise en considération, peut mettre le vie de l’entreprise en jeu.

🎤 Ils ont pris la parole lors de cette session
  • Valentin Dufour, Saipol

  • Thomas Kwan, Axereal

  • Yohann Ollivier, Tereos


🗣️ Ils ont animé les échanges
  • Delphine Audouard, EY & Associés

  • Côme d'Aboville, Pilotine