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L'innovation au service de la gestion du flux : pilotez votre trésorerie en temps réel

juillet 2025
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AFTE
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Ouvert à tous

Recueil des synthèses des vingt sessions des Journées de l'AFTE 2024
 

Il y a « des attentes fortes » en matière de trésorerie en temps réel, et même « une certaine pression » exercée sur le trésorier, pour qui cela représente pourtant « depuis longtemps » une sorte de Graal. Et d’ici à dix ou quinze ans, « il n’y a pas d’obstacles techniques » à ce que l’on ait affaire à des dispositifs pilotés en langage naturel permettant de visualiser des données, de les analyser et d’en tirer des préconisations, et de procéder à l’exécution, estime Benjamin Madjar, ancien de la banque passé au conseil puis à l’édition de logiciels.

Pas seulement de la fiction

Mais le temps réel ne relève pas de la pure fiction. Il est déjà présent à travers le web banking ou les interfaces de programmation (API en anglais) qui font communiquer des systèmes informatiques, mais aussi sous la forme de cash pools dont les règles d’équilibrage sont programmées par le trésorier et qui participent de l’optimisation des placements, atteste Esme-Jane Wells, qui représente ici le secteur bancaire.

« Il y a de vrais besoins », assure de son côté Armand du Chayla, le directeur financier de Brittany Ferries : le temps réel est le bienvenu en période de trésorerie tendue, ou encore sous la forme du paiement instantané, qui rend service aux passagers (il est très en vogue au Royaume-Uni qui représente 80 % de la clientèle de l’armement français), permet de faire des économies ou encore de procéder à des remboursements immédiats. Plutôt partisan d’une approche prudente et réfléchie s’agissant du temps réel en trésorerie, Guillaume Adam, de Stäubli, un fournisseur de produits industriels réalisant 1,6 milliard de francs suisses de chiffre d’affaires, explique que le paiement instantané peut faciliter l’expédition de marchandises par les fournisseurs et s’avère précieux quand il s’agit de régler des droits de douane.

Préparer le terrain

Mais il y a encore du travail d’optimisation à effectuer au sein des trésoreries avant que l’instantanéité ne se répande plus largement, voire ne devienne l’ordinaire. Dans les domaines de la « compression des jours de valeur » par exemple, des données (il faut les collecter, les trier, les fiabiliser et les ordonner), ou encore dans le champ de l’automatisation - « Il faut chercher à minimiser l’intervention humaine », estime le trésorier de Stäubli. Par ailleurs, l’industrie de la gestion d’actifs par exemple, même si elle y travaille, n’est pas encore en mesure de relever le défi de la rémunération à la demi-journée ou à l’heure.

Des projets à moyen ou long termes

Un consensus s’est établi parmi les participants à la table ronde selon lequel il convient de se hâter, mais lentement. Un analyse comparative des coûts et avantages des dispositifs de temps réel est indispensable, aux yeux de Guillaume Adam. Deux erreurs à ne surtout pas commettre consistent l’une à « foncer sans savoir où l’on va », l’autre à adopter une approche « tout ou rien », prévient pour sa part Esme-Jane Wells.

Il convient, par ailleurs, de ne pas négliger les risques que fait encourir le passage au temps réel : les paiements instantanés, par exemple, sont irrévocables. L’idéal, selon l’un des participants, serait d’intégrer les aspects de sûreté des opérations dès la conception des dispositifs, au prétexte, notamment, que même les meilleures procédures peuvent être prises à défaut.

Enfin, l’improvisation ou même le saupoudrage doivent être bannis. Il s’agit de mettre en place un « véritable projet d’entreprise » à moyen ou long termes, projet qui doit aussi concerner les métiers et disposer d’une organisation ad hoc, selon le directeur financier de Brittany Ferries.
 

🎤 Ils ont pris la parole lors de cette session
  • Guillaume Adam, Stäubli

  • Armand du Chayla, Brittany Ferries

  • Benjamin Madjar, CashLab

  • Esme-Jane Wells, Citi


🗣️ Ils ont animé les échanges
  • Jennifer Serfati, Hart Group

  • Mathieu Lapasset, L'Oréal