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Le trésorier, acteur de l'amélioration du BFR

août 2025
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AFTE
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Ouvert à tous

Recueil des synthèses des vingt sessions des Journées de l'AFTE 2024
 

Si l’optimisation du besoin en fonds de roulement (BFR) a toujours été au coeur des prérogatives des trésoriers, les développements des dernières années ont rendu cet enjeu plus impérieux que jamais. Comme le rappelle Frédéric Piolti, de BDO Advisory, « la gestion des stocks et de la chaîne d’approvisionnement s’est sensiblement complexifiée », entre d’un côté une offre de produits toujours plus riche et diversifiée, et de l’autre la succession d’épisodes en tous genres (pandémie de coronavirus, inondations en Chine, blocage du canal de Suez, attaques de pirates en mer Rouge, guerre en Ukraine, etc.) qui viennent perturber l’acheminement de marchandises.

Une question d’outils et de méthodes…

Pour limiter les incidences sur la trésorerie, la mise en place de procédés ad hoc peut se révéler précieuse. « Il existe une diversité de méthodes, par exemple la DDMRP [Demand Driven Material Requirements Planning, Ndlr], qui consiste à découper le cycle de production en plusieurs étapes, explique Frédéric Piolti. Mais pour bien piloter les stocks, il importe parallèlement d’adopter une gestion des produits en fin de vie. » Cette démarche passe non seulement par le déploiement de procédures et d’outils informatiques, par l’ajout et le suivi d’indicateurs dédiés (taux de rotation des stocks, etc.) dans les reportings, mais aussi par des adaptations organisationnelles.

« Chez Lapeyre, nous avions par exemple créé un comité stocks où siégeait un membre de la trésorerie, et un comité cash dans lequel était présent le supply chain manager », illustre Pierre Coustenoble. Grâce à une meilleure sensibilisation et coordination des équipes, ainsi qu’à l’instauration d’indicateurs afférents aux stocks, le groupe était parvenu à générer plusieurs dizaines de millions d’euros d’économies, tout en améliorant le service aux clients.

… mais aussi de gestion financière

Le rôle du trésorier est d’autant plus central que la mobilisation des excédents de liquidités peut se traduire par des économies, au travers de la négociation d’escomptes en contrepartie d’un paiement anticipé. Surtout, certaines solutions de financement peuvent participer à cet objectif d’optimisation du besoin en fonds de roulement. « Le gage sur stocks et la fiducie en font partie », informe Pauline Aris, d’Orchestra. Frédéric Piolti fait également remarquer que tout actif est susceptible de servir à lever des liquidités, « y compris des créances en germe ».

Plus commun, l’affacturage inversé ou reverse factoring, peut pour sa part induire une multitude d’avantages, comme a pu le vérifier Lionel Jouve à Carrefour. Consistant pour une entreprise à proposer à ses fournisseurs une solution d’affacturage de leurs créances, cet instrument permet entre autres à un donneur d’ordres d’allonger son délai de règlement client sans fragiliser son fournisseur. En outre, il peut aider à fidéliser des partenaires stratégiques et, ce faisant, à sécuriser une partie des approvisionnements. Seul bémol, « le reverse factoring est assez lourd à mettre en place, plus qu’un programme de titrisation, car il implique d’embarquer tous les services de l’entreprise », prévient Lionel Jouve. Pour simplifier et accélérer son adoption, ce professionnel préconise notamment à l’initiateur du projet de se rapprocher rapidement de la trésorerie des fournisseurs concernés.
 

🎤 Ils ont pris la parole lors de cette session
  • Pierre Coustenoble

  • Lionel Jouve, Carrefour

  • Frédéric Piolti, BDO Advisory


🗣️ Elles ont animé les échanges
  • Pauline Aris, NewOrch - Orchestra

  • Christine Martins, UGC