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Cash is king

août 2025
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AFTE
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Ouvert à tous

Recueil des synthèses des vingt sessions des Journées de l'AFTE 2024
 

La gestion de trésorerie est redevenue une fonction cruciale avec la fin de l’argent gratuit et la hausse des taux d’intérêt, comme l’illustre le titre de cet atelier, qui explore l’évolution du métier, les attentes en matière de recrutement et les formations indispensables pour répondre aux défis du jour. A l’heure où la finance de marché, les activités transactions and services et le private equity attirent les jeunes diplômés, la trésorerie demeure perçue comme un métier technique très spécialisé et moins attrayant que le contrôle de gestion, qui a le vent en poupe.

L’activité, l’implantation géographique, le degré de centralisation des équipes et les problèmes spécifi ques du métier conditionnent autant le recrutement d’un professionnel que la taille de l’entreprise, précise Audrey Moutin. Selon Elisabeth Chevillard, les grands groupes, disposant de moyens importants, recrutent des spécialistes front, middle et back-offices, fonctions directement assurées par le dirigeant ou le directeur financier dans les entreprises de taille modeste. Certaines PME choisissent de recourir à des entreprises spécialisées pour traiter les couvertures de risque de taux et de change. Les directeurs financiers, eux, ont tendance à privilégier des profils spécifiques pour la gestion du besoin en fonds de roulement et des cash-flows.

Un avantage compétitif

Alors que le coût du financement ou du capital, du point de vue réglementaire, ne permet pas encore de différencier les projets les plus vertueux, Elena Burdykina note que les entreprises, pour mieux se distinguer, recourent à des mécanismes volontaires (exclusion, actifs verts, gestion des risques ESG et finance durable) faisant la promotion de projets alignés sur les objectifs net zéro. Bien que la CSRD soit considérée comme une contrainte réglementaire, Yasmina Serghini constate que certaines entreprises y voient un avantage concurrentiel et rendent leurs échanges avec leurs parties prenantes plus concrets et utiles en s’appuyant sur des informations extrafinancières structurées.

La nouvelle directive, dont le but à terme est d’orienter les investissements vers la décarbonation, offre aux entreprises un avantage concurrentiel et une résilience renforcée grâce à une montée en compétences en matière d’ESG et de changements organisationnels. Elle incite au rapprochement entre les équipes chargées de la responsabilité sociale des
entreprises, des finances et de la communication.

Afin de respecter la norme ESRS E1 liée à la trajectoire carbone, les entreprises doivent se fixer des objectifs de réduction des émissions de carbone et mettre en place des outils de décision et d’investissement adéquats. Elles renforcent leurs actions par l’utilisation des crédits carbone ou la recherche de solutions novatrices de décarbonation, notamment
au travers de partenariats.

Côté parties prenantes, la loi européenne incitera les banques à innover, amènera les agences de notation à affiner leurs analyses ESG et simplifiera le travail des investisseurs, leur permettant de se concentrer sur des décisions stratégiques.

En dix ans, les compétences attendues du trésorier ont évolué. Les études PwC Global Treasury Survey de 2021 et 2023 révèlent qu’elles combinent savoir-faire technique essentiel à la fonction et forte capacité de communication.

Être un bon communicateur

Être un bon communicateur et faire preuve de pédagogie sont devenues des compétences cruciales du trésorier pour « vulgariser » et expliquer son rôle stratégique dans l’entreprise comme à l’extérieur. Les besoins de recrutement ont aussi évolué pour inclure des profils capables de structurer les fonctions trésorerie et de gérer les risques. De plus, une forte appétence pour la numérisation, les logiciels de trésorerie, la connectivité bancaire et l’intelligence artificielle, devient indispensable pour ce poste, d’après
Audrey Moutin. Depuis la crise du coronavirus, les multinationales recherchent des trésoriers dotés de solides compétences dans ces domaines. Enfin, les formations spécialisées se sont adaptées à ces exigences et incluent la négociation, la gestion de projet, la maîtrise des systèmes d’information ou l’utilisation des outils, note Gaëlle Lenormand.

Un déséquilibre entre offre et demande

Bien que le marché de l’emploi soit actif et accessible sans formation dédiée à la trésorerie, les entreprises peinent à attirer des juniors. Une pénurie de candidats se fait sentir s’agissant de postes de cinq à dix ans d’expérience en cash management, middle-office et back-office, remarque Élisabeth Chevillard. Il existe un déséquilibre entre l’offre d’alternance en trésorerie et la demande des étudiants, qui perçoivent ce métier comme une « niche » et peinent à voir les occasions qu’il peut offrir, alerte de son côté Gaëlle Lenormand.

De plus, en 2024, les juniors ont affiché des prétentions salariales élevées, proches de celles des professionnels chevronnés. Dans les grands groupes, l’inadéquation entre offre et demande est marquée, les entreprises ciblant des profils spécifiques très expérimentés pour minimiser les risques, tandis que les candidats cherchent à évoluer dans l’entreprise.

Cependant, les trésoriers bénéficient, grâce à la diversité de leurs compétences, de multiples possibilités d’évolution, dans l’entreprise, dans des structures variées ou en accédant à des postes stratégiques comme la direction financière ou le management.

🎤 Elles ont pris la parole lors de cette session
  • Gaëlle Lenormand, IGR-IA Rennes

  • Audrey Moutin, PwC France & Maghreb

  • Elisabeth Chevillard, EC-RH


🗣️ Elles ont animé les échanges
  • Célia Bravo, Diptyque

  • Chérifa Hemadou, Virbac