Les marchés obligataires et du crédit bancaire ont connu une année 2024 dynamique

février 2025
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Auguste Grignon Dumoulin
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Ouvert à tous

La baisse des taux combinée à une forte demande ont porté le marché de la dette d’entreprise en 2024. Edouard Lemardeley, responsable Debt Capital Market France chez UniCredit, et Kristell Maouad, directrice de la plateforme de dette corporate EMEA chez BNP Paribas, sont revenus lors d’une réunion de la commission « financements » de l’AFTE le 11 février sur les chiffres du marché, segment par segment, et leur tendance pour 2025.

L’année 2024 a été très dynamique sur le marché obligataire, l’importante collecte et la baisse des taux aidant les indices obligataires à s’apprécier. Les performances s’inscrivent certes en deçà de celles de 2023, qui était une année de fort rebond après l’effondrement de 2022, mais sont très honorables : l’indice iBoxx NFI Senior s’est apprécié de 3,7%, tandis que ses équivalents hybride et high yield ont respectivement progressé de 7,6% et 7%.

Ce dynamisme se retrouve dans la couverture des books concernant les émissions des grandes entreprises françaises, qui avoisine les 4x en 2024 selon UniCrédit, en hausse par rapport aux deux années précédentes. Le ratio pointe à 5,6x depuis le début de l’année 2025, signe d’un appétit persistant.

L’impact de la dissolution de l’Assemblée nationale et l’incertitude fiscale qui a suivi ont également eu un impact limité sur les grands groupes tricolores. Ces derniers profitent d'une diversification internationale aux yeux des investisseurs, qui ne les considèrent donc pas à risque. L'impact a cependant été plus important pour le Trésor français, les agences et les collectivités locales, qui ont vu le spread de la dette française passer d’environ 50 bp à 75 bp.

Resserrement des spreads

En 2024, la performance des obligations investment grade s’explique surtout par les mouvements des taux des banques centrales, les spreads n’ayant subi qu’un léger écartement. Du côté des titres hybrides et high yield, la performance provient justement d’un resserrement plus important du niveau des spreads, qui a d'ailleurs atteint un point bas historique sur le capital hybride début 2025. Ce phénomène est dû à la perspective d’un atterrissage en douceur des économies et à de fortes émissions, qui ont attiré des investisseurs de nouveau enclins à prendre du risque.

Les volumes ont aussi augmenté sur les émissions non notées, le cross-over, les obligations ESG et le marché du crédit syndiqué. Ils sont restés stables sur le marché du Schuldschein tandis que les émissions en Euro PP ont été peu significatives. 

Le détail de tous ces segments et leur tendance pour 2025 ont été abordés lors de la réunion de la commission « financements ». Connectez-vous aux prochains évènements afin de ne rien manquer des sujets de trésorerie.